Aujourd’hui, nous allons parler de photographies de fleurs au printemps. J’ai récemment lu un article intitulé « les 10 commandements de la photographie de fleurs du printemps » dans le magazine Amateur Photographer du 01.04.17. Même si certains conseils sont basiques et « lus et relus », je trouve qu’il est toujours bon de se faire une petite piqûre de rappel pour s’améliorer. Je vous propose donc une une petite traduction de cet article, dans lequel Ross Hoddinott, photographe de paysage et de la vie sauvage, expose ses 10 recommandations pour photographier les fleurs du printemps. A la fin de l’article, vous trouverez une liste d’accessoires qui peut être utile pour faire des photos plus variées. N’ayant pas le droit de reprendre les photos du magazine, je vous propose en guise d’illustration, des exemples de photographies de fleurs dont je suis l’auteur, que j’accompagne d’un avis/interprétation à l’égard du commandement présenté. L’idée n’est pas pour moi de juger les recommandations de Ross Hoddinott, mais plutôt de montrer ce que je privilégie dans ma propre pratique de photographie des fleurs.
Les 10 conseils de Ross Hoddinott pour photographier les fleurs du printemps
1 – Ne pas négliger le décor : éliminer les éléments perturbant l’attention
Conseil de Ross Hoddinott : Lorsque l’on photographie les fleurs, on peut vite être gêné par un brin d’herbe ou par tout autre élément qui viendrait attirer l’œil sur autre chose que la fleur que l’on souhaite mettre en valeur. Pour exclure les éléments distrayants, on peut changer son angle de vue afin de minimiser leur visibilité et choisir une ouverture plus grande pour obtenir une profondeur de champ plus réduite. Deux autres techniques sont proposées : l’élimination des éléments perturbants (en les coupant ou en les orientant à l’aide de pinces) ou l’utilisation d’un fond totalement artificiel pour isoler le sujet, comme un tissu ou un morceau de papier coloré.
Mon interprétation : Comme vous pouvez le voir sur les images ci-dessous, sur la première photo, des brins d’herbe très visibles détournent l’attention du sujet, alors que sur la deuxième photo la fleur semble occuper tout l’espace. Je suis d’accord avec ce conseil : il est important de penser son décor et de contrôler que rien ne gêne la lisibilité de la photographie. Mais je ne le suis pas toujours ! Personnellement, je suis gênée par le fait de devoir bouger des herbes ou de les aplatir pour prendre une photo. Du coup, je passe souvent du temps à supprimer les éléments gênants sur Photoshop, ce qui est non seulement une perte de temps, mais peut aussi rendre certaines photos irrécupérables ! Conclusion de cette première recommandation : il faut que je pense à acheter une pince, ce qui m’épargnera du temps de traitement !!

2 – Utiliser la mise au point sélective
Conseil de Ross Hoddinott : Faire des photographies de fleurs entièrement nettes n’est pas une obligation. Ross nous invite à jouer avec les grandes ouvertures. Une profondeur de champ faible peut servir à diriger le regard sur un point précis de la photo, en rendant nette une partie du sujet. Il incite à être concentré et soigneux, car avec de grandes ouvertures sur des sujets si petits pris en gros plans, il est très facile de décaler malencontreusement sa mise au point de quelques centimètres, ce qui rendra totalement floue la partie du sujet que l’on voulait valoriser.
Mon interprétation : Je trouve que réaliser des photos avec une faible profondeur de champ est intéressant pour effectuer des rendus doux et poétiques. C’est ce que j’ai voulu faire en prenant cette fleur en photo. Je souhaitais attirer l’attention sur le cœur de la fleur qui semble duveteux, et atténuer par le flou de profondeur de champ l’aspect piquant des pétales. Pour cette photographie réalisée avec un objectif macro, j’ai choisi une ouverture de f/7.1 (ce que l’on peut considérer comme une grande ouverture en macro). Si comme moi il vous arrive de bouger un peu à la prise de vue, je vous conseille d’essayer de prendre appui sur quelque chose à la prise de vue, puis de directement regarder votre photo sur l’écran de votre appareil photo afin de vérifier que la mise au point s’est faite à l’endroit où vous le souhaitiez. Pensez lorsque vous visionnez votre photo que vous pouvez utiliser la fonction zoom/loupe de l’appareil pour bien voir les détails. Bien entendu, si votre appareil possède la fonction indiquant l’endroit où s’est faite la mise au point, cela sera encore plus simple.
3 – Photographier en Live View
Conseil de Ross Hoddinott : Après avoir signalé avec humour que les fleurs n’allaient pas partir en courant ou s’envoler, Ross explique que photographier des fleurs nécessite de prendre son temps, de penser au meilleur angle de vue et d’utiliser un trépied. N’ayant pas besoin grâce à votre trépied de vous concentrer pour stabiliser votre appareil, vous pourrez vous concentrer sur les détails de la prise de vue, comme soigner votre cadrage. Pour cela, utilisez le mode live view et zoomez sur la partie de la fleur qui vous intéresse pour faire précisément votre mise au point. Si l’auto-focus a des difficultés, n’hésitez pas à affiner votre réglage en passant à la mise au point manuelle.
Mon interprétation : Lorsque je mets l’appareil sur un trépied pour photographier des fleurs (ce qui est rare, car mon trépied n’est pas assez bas pour être vraiment au ras du sol), j’utilise le mode Live View. J’utilise aussi ce mode dès que je vais photographier au ras du sol et que je ne peux pas regarder dans l’œilleton, comme ce fut le cas pour photographier cette pâquerette. Grâce à l’écran orientable de l’appareil photo et du mode Live View, j’ai pu faire ma mise au point très précisément, sur la fleur qui m’intéressait.
4 – Vérifier la météo
Conseil de Ross Hoddinott : Beaucoup de fleurs et d’arbres sont affectés par le vent, les rendant difficiles à prendre en photo, pouvant même les détruire. Si vous n’avez qu’un jour de repos pour faire des photos, et qu’il y a malheureusement du vent, dirigez-vous vers les sous-bois ou vers des lieux abrités. Si les journées sont couvertes, cela peut donner un éclairage qui embellira votre sujet. S’il vient de pleuvoir, vous pourrez composer votre image en intégrant de jolies gouttelettes. Ross donne d’ailleurs une astuce : pour ajouter des gouttes d’eau à son sujet, pensez à utiliser un vaporisateur. Si vous le pouvez, repérez où se trouve votre sujet et revenez le photographier au moment des heures dorées.
Mon interprétation : Habitant dans une région où il y a souvent du mistral, je sais combien il est frustrant de planifier une journée photo et de ne pas pouvoir faire ce que l’on veut à cause de rafales à plus de 80km/h. Lorsque je veux vraiment photographier des fleurs, j’essaie de réaliser des photos dans des lieux abrités. La photographie ci-contre a été prise dans une serre. Si vous obtenez l’autorisation de faire des photos, cela peut devenir un formidable terrain de jeu. L’avantage, c’est que l’on trouve des espèces très variées au même endroit, et que l’on peut jouer avec la profondeur de champ afin de ne pas laisser apparaître les murs ou autres supports. Je n’ai pas eu l’occasion d’utiliser un vaporisateur d’eau pour mettre des gouttelettes sur les fleurs, mais c’est une idée que je pense mettre en oeuvre prochainement.

5 – Adopter un point de vue au ras du sol
Conseil de Ross Hoddinott : Photographier les sujets en vue de dessous (avec l’appareil tourné vers le haut) les rends plus imposants en déformant les perspectives. Le plus confortable est de trouver des fleurs qui poussent en pente, ce qui facilitera leur prise de vue par le dessous. Poser l’appareil proche du sol peut rendre difficile la prise de vue. Ross parle de l’utilisation d’un viseur à angle droit, ou tout simplement de votre écran d’appareil photo, si celui-ci est articulé. En photographiant les fleurs de cette façon, vous aurez pour toile de fond un joli ciel bleu, que vous pourrez accentuer en utilisant un filtre polarisant.
Mon interprétation : Se mettre au ras du sol et photographier le sujet en faisant en sorte que l’on voit le ciel peut donner un peu d’originalité à la photographie. Certains trépieds facilitent cette pratique, car ils permettent de fixer l’appareil photo à l’envers (la tête en bas). C’est une technique qui valorise les fleurs, qui les donne à voir sous un autre angle, et qui permet de laisser exprimer sa créativité. Ce n’est pas un angle de vue que j’ai l’habitude d’avoir, car j’ai tendance à être toujours très proche de mon sujet, ce qui empêche de voir ce qui est autour. J’ai fait un essai sur ces jolies fleurs jaunes, me plaçant sous le massif de fleurs, pour faire apparaître le décor et le ciel. J’apprécie assez le rendu de ce cliché !

6 – Photographier en double exposition
Conseil de Ross Hoddinott : Utilisez la fonction double exposition de votre appareil si celui-ci en dispose, afin de superposer deux images. Prenez une première photo bien composée de votre sujet, puis prenez une deuxième photo, en changeant manuellement le focus. Lorsque vous prendrez la seconde photo, votre appareil constituera un seul fichier dont l’image aura un rendu très doux. Ross conseille d’expérimenter cela sur trépied. Si vous n’avez pas cette fonction sur votre appareil, vous pouvez faire la fusion de deux images ensemble en post-production.
Mon interprétation : Je ne vous propose pas d’illustration pour cette recommandation, car je n’ai pas encore eu l’occasion d’expérimenter ce type de clichés. Personnellement, je ne suis pas fan de la surimpression. Toutefois, j’essaierai prochainement cette technique, afin de vous montrer les résultats.
7 – Photographier des fleurs fraîches
Conseil de Ross Hoddinott : Il est préférable de prendre des clichés de fleurs fraîches. Or, les fleurs ne restent pas très longtemps sans défaut. Si vous tenez absolument à photographier une espèce en particulier, repérer votre sujet avant sa floraison et surveillez son développement pour le prendre au bon moment. Vous aurez ainsi la chance d’avoir une image sans défaut.
Mon interprétation : Cette recommandation est fondamentale. Ne pas la prendre en compte peut gâcher votre photo. Il y a quelque temps, je ne faisais pas attention à la fraîcheur des fleurs que je pouvais prendre, si bien que j’ai eu des rendus non exploitables. C’est bien d’être concentré sur les réglages, mais il est indispensable de bien choisir la fleur que l’on veut photographier. Si je suis une adepte des retouches photos, j’essaie désormais de repérer les boutons de fleurs qui m’intéressent… car même avec les outils de suppression de défauts, une fleur fanée reste une fleur fanée !

8 – Utiliser un rétro-éclairage
Conseil de Ross Hoddinott : Vous pouvez photographier les fleurs de printemps avec n’importe quel éclairage, mais Ross recommande de faire votre prise de vue lorsque la lumière du soleil vient rétro-éclairer votre sujet. Si votre fleur se situe entre la source de lumière et vous, ses feuilles et ses pétales sembleront translucides, ce qui révélera les petits détails comme ses veines. Le rétro-éclairage est plus simple lorsque le soleil est bas, donc privilégiez les lumières dorées du matin ou du soir. Si le soleil est caché, vous pouvez utiliser une petite LED placée derrière votre sujet pour imiter un rétro-éclairage naturel. Attention, avec cette technique vous risquez d’obtenir une photo sous-exposée. Pensez à vérifier votre histogramme pour effectuer une éventuelle compensation positive.
Mon interprétation : La photo de ces fleurs roses/violettes a été prise en fin de journée, avec un soleil bas. Je pense qu’il est important d’utiliser la lumière pour bien valoriser son sujet. La plupart du temps, j’utilise la lumière naturelle. Je n’ai pas assez utilisé les lampes LED pour vous en parler.
9 – Ne jamais endommager son sujet
Conseil de Ross Hoddinott : Lorsque vous faites des photographies de fleurs, faites attention à ne pas les abîmer ou à abîmer celles qui poussent à côté. Ne cueillez pas ou ne cassez pas les fleurs. Le seul « jardinage » autorisé devrait être réservé à l’enlèvement des débris, brindilles et feuilles mortes. Attention à ne rien écraser quand vous vous mettez proche du sol. Ayez toujours conscience de ce qui se passe autour de vous. Attention à ne pas piétiner les fleurs sur le chemin qui vous permet d’arriver au sujet que vous avez choisi. Cela donne une mauvaise réputation aux photographes. Le bien-être des fleurs doit être votre priorité.
Mon interprétation : Je n’ai rien à ajouter à ce commandement. Évitons au maximum d’abîmer les fleurs et leur environnement ce qui est également valable pour les fleurs des arbres, qui peuvent elles-aussi être de jolis sujets !

10 – Prendre les fleurs dans leur environnement
Conseil de Ross Hoddinott : Lorsque l’on photographie des fleurs en gros plan, on oublie souvent de reculer et de prendre une photo du sujet dans son environnement. N’hésitez pas à changer votre objectif macro par un grand angle (17-35mm). Il est important d’intégrer un élément de décor, comme un littoral accidenté, un pont, ou tout autre élément permettant de donner un repère. Pour avoir une bonne vue d’ensemble, vous pouvez passer sur des petites focales – f/11 ou f/16 – afin d’avoir une grande ouverture et donc une zone de netteté plus importante.
Mon interprétation : Quand je décide de photographier des fleurs, j’utilise souvent mon objectif macro, me rapprochant beaucoup du sujet. Je n’ai pas le réflexe de me reculer pour prendre les fleurs dans leur environnement. Une des seules photos que j’ai pour illustrer cette recommandation est une photo de la cathédrale de Majorque et de ses parterres de fleurs, prise au grand angle, à f/10.

Liste du matériel et des accessoires dont vous pourriez avoir besoin
Voici une liste exhaustive des accessoires dont vous pourriez avoir besoin pour photographier des fleurs.
- Un appareil photo
- Un objectif macro / un grand angle pour les vues d’ensemble
- Un trépied
- Un réflecteur
- Une pince ou un petit peigne
- Une tenue adaptée (pantalon étanche par exemple)
- Une petite lampe LED
- Un vaporisateur
- Un papier coloré
- Et bien entendu une fleur à prendre en photo !
Personnellement, je n’utilise pas tous ces accessoires, car cela peut vite devenir encombrant. J’ai souvent mon appareil avec un objectif macro et un trépied. Toutefois, je pense que les pinces et les petites ampoules LED peuvent être utiles, sans ajouter trop de poids au sac à dos.
Nous voici à la fin de cet article traduit/commenté. Que pensez-vous des recommandations de Ross Hoddinott ? Appliquez-vous déjà ces commandements ? Avez-vous d’autres méthodes ? N’hésitez pas à partager votre manière de photographier les fleurs du printemps, et à montrer les résultats de votre pratique !
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